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Argiusta Moriccio

Arghjusta, U Muricciu, 77 einwohner  200 bis 1419 Meter 1030 hektar

Argiusta Moriccio - Korsika

Zu entdecken

Wandern Geschichte & Kulturerbe

Argiusta Moriccio - Arghjusta Muricciu - est un village du Taravu habité depuis la fin du Moyen-Âge, riche d'un patrimoine culturel et naturel auquel sont attachés ses habitants. La municipalité met tout en oeuvre pour valoriser l'Histoire de cette commune qui appartenait à la piève de Cruscaglia, dans le fief d'Istria.

Histoire et personnages

Au Moyen-Âge

Plan Terrier d'Argiusta

Le village d'Arghjusta Muricciu est mentionné dans les premiers ouvrages de description de la Corse qui sont apparus vers la fin du XVe siècle. Situé dans la piève de Cruscaglia, le village était associé au regroupement de "La Casella" et "Lo Moriccio" qui comptaient respectivement 8 et 12 feux, Argiusta en possédant 18, donnant déjà une idée sur la répartition de la population.

Ce groupement n'est pas mentionné dans le plan Terrier de la fin du XVIIIe siècle qui note 4 maisons à Muricciu et 6 à Argiusta.

Aujourd'hui

Le village d'Argiusta-Moriccio est constitué 7 quartiers : Teghja où se situe la Mairie surplombé par U Zeddu. Casabianca, Pesta Sale et Caïcutoli qui sont situés au centre du village. Basa, Contra. D'autres quartiers relatés dans des écrits, sont en cours d'identification : Lecci, Tondi, I buffoni, Natalini et Casanova. En bas du village après l'Eglise se trouve le hameau de Muricciu.

Jean Marini

S'il est des voix de mémoire dans nos villages, M. Marini est sans conteste l'une d'entre elles. Âgé de 82 ans, il a au cours de sa vie réalisé de nombreuses calligraphies des premières cartes de la Corse, ainsi que le blason du village. En sa qualité d'architecte, il a dessiné les dernières fontaines réalisées sur la commune.

Marie-Madeleine Caïtucoli

Patrice Istria relate l'histoire de Matachjina, de son vrai nom Marie-Madeleine Caïtucoli, née le 06 février 1859 à Arghjusta è Muricciu et décédée dans les années 1940. Son père Paul-François Caïtucoli était laboureur et sa mère Marie Clotilde Poli était ménagère.

Marie-Madeleine Caïtucoli fut mariée avec un monsieur Costa, décédé peu de temps après leur mariage. La jeune veuve appréciait d'avantage être dans la nature qu'en intérieur, et passait l'essentiel de son temps dans la montagne d'Arghjusta Muricciu, d'où viendrait son surnom - Matachjina - en référence au mot "machjia", le maquis.

L'Histoire du Chêne de Matachjina - U Liccionu di Matachjina

Arbre remarquable ayant concouru comme arbre de l'année, le Chêne de Matachjina - U Liccionu di Matachjina - possède une Histoire particulière. Il y a un siècle et demi, la jeune veuve possédait quelques cochons dans la montagne, et lorsqu'une truie devait mettre bas, probablement par manque de moyens, elle l'enfermait dans le creux de cet immense arbre en plaçant quelques pierres devant pour enclaver la truie et la protéger elle et ses porcelets, des autres cochons ou des prédateurs tels que le renard. Elle lui aurait ainsi donné son nom : u liccionu (grand chêne) di Matachjina.

Une fois les porcelets nés, la truie pouvait en passant la tête au-dessus d'une racine, s'alimenter et boire sans que ses petits ne puissent s'échapper. Ils restaient ainsi à l'abri une quinzaine de jours avant de pouvoir sortir et découvrir le monde.

Comme un clin d'oeil au passé, l'Histoire s'est répétée dans les années 80 jusqu'aux années 2000 avec un Argiustais du nom de Jeannot Nicolaï, qui a utilisé le chêne de la même manière avec son frère Antoine puis avec Patrice Istria, avec pour seule différence qu'ils ne construisaient pas de muret mais avaient fait un petit enclos en grillage autour du chêne.

Depuis près de 140 ans, ce chêne était déjà de bonne envergure pour remplir cette mission, ce qui signifie qu'il doit être âgé de plusieurs siècles. Autant de critères qui ont permis au "Liccionu di Matachjina" de concourir pour le titre d'arbre de l'année.

Patrimoine Historique

Maisons en granite

Comme souvent dans la Corse granitique qui concerne principalement la moitié sud de l'île, les bâtisses - Eglises, maisons, lavoirs, fontaines - sont construites en pierres de granite.

L'agencement des pierres et notamment des encadrements de porte avec des doubles arcades ou un linteau, varie selon les époques. Certaines maisons possèdent des balcons en pierres, soutenus par des rails, et un garde-corps en fer forgé, comme on en trouve dans beaucoup d'autres villages. Au fil des siècles et avec l'augmentation de la population, beaucoup de maisons furent réaménagées et agrandies, ce qui revenait moins cher que d'en construire d'autres.

Les plus anciennes portent parfois au dessus d'une porte, ou sur un linteau, la gravure de la date de l'année de construction accompagnée parfois d'une locution religieuse en latin :

AD IHS MI - 1537

Sur le fronton de cette maison datée de 1537, l'inscription latine est l'abrégé de "Anno Domini Iesus Hominum Salvator" qui signifie "En l'année de notre Seigneur Jésus-Christ.

Portes

Certaines maisons possèdent encore leur porte d'origine avec des vantaux sculptés représentant des formes ou des animaux, des heurtoirs et des serrures forgées il y a plusieurs siècles.

Symboliques architecturales

Dans le quartier de Pesta Sale, une petite placette cernée par les maisons a été refaite en 2015. Le maire Paul-Joseph Caïtucoli nous montre le pavage dont la pierre centrale symbolise le fait que Pesta Sale était le croisement de tous les chemins.

Four à pain

Toujours dans le quartier de Pesta Sale, se trouve un vieux four mentionné sur le cadastre de 1866 et toujours en activité lors de certaines événements. Autrefois le village comptait une dizaine de fours.

La Tour de Foce - A Torra di Foci

A Torra di Foci

Vestige de l'âge de bronze, la tour de Foce daterait d'environ 4000 ans. Monument historique d'aspect circulaire, la tour de Foce d'Arghjusta est la plus grande recensée parmi la quarantaine qu'on dénombre dans le sud de l'île, avec un diamètre de 16 mètres et constituée d'au moins deux étages avec des dalles en granit. On y accède par un couloir, qui donne accès à 4 chambres en périphérie, une cella au centre

Des tours empreintes de mystères

Bien antérieures aux tours génoises dont on connait la vocation défensive, la fonction des Torri reste une énigme à peine entamée par quelques hypothèses : grenier à blé, un site religieux, résidence d'un chef?

Des fouilles ont permis de trouver des ossements humains datant de plusieurs époques allant de l'antiquité au Moyen-Âge, preuve étant que le monument fut utilisé un temps pour des sépultures.

Autant de mystères qui alimentaient jadis les légendes de la région, notamment le Lundi de Pâques, quand les villageois s'y rendaient pour pique-niquer.

Sources, Fontaines et Lavoirs

Elément de vie essentiel du village qui se constitue toujours à proximité de sources, chaque quartier d'Arghjusta Muricciu s'est constitué autour de ces cours d'eau, captés par plusieurs fontaines, certaines anciennes, et d'autres plus récentes conçues sous les deux dernières municipalités.

Fontaine de Basa

La fontaine lavoir de Basa a été construite en 1982 sous l'impulsion de Michel Peretti, ancien maire du village.

Une trentaine d'années plus tard, pour des besoins d'accès, elle fut déplacée, déconstruite et reconstruite à l'identique.

Funtanedda

Datée de 1947, Funtanedda est située au dessus de la Mairie dans le quartier de U Zeddu, près du lavoir. Entre les deux se trouve également un banc en pierre.

Funtanona et le lavoir de Basa

Funtanona est la plus ancienne fontaine, elle est située à Basa où la source est aménagée pour alimenter les fontaines de Pesta Sale et Caïtucoli. A quelques dizaines de mètres se trouve le lavoir de Basa, réapparu après la réhabilitation d'un sentier dans l'idée d'ouvrir une spassighjata à travers un réseaux d'anciens sentiers internes pour découvrir le village comme autrefois. Le lavoir sera restauré courant de l'année 2021.

Sources et ruisseaux

En dehors du village dans la montagne au lieu-dit Ruchettu, se trouve une fontaine réalisée en 2011 Jean Marini sous l’impulsion de Michel Peretti, ancien Maire du village. On trouve également sur le sentier de la bergerie de Pian'di Selva, plusieurs ruisseaux comme celui de Ciambaldu et la fontaine de l'Ostia.

Le Château d'eau et le canal

Château d'eau

Le château d'eau - accessible par un sentier à moins d'un kilomètre du village - stocke l'eau potable du village qui provient d'un bassin qui alimente une source, acheminée par un canal qui date du 17e siècle et qui a été réhabilité au 19e.

Construits en 1980, un captage et la fontaine de Petra Bianca, se trouvent sur le même sentier qui longe le canal.

Patrimoine religieux

Eglise Saint Hippolyte et Saint Cassien - Sant'Ippolitu è San Cassianu

Article sur Saint Hippolyte et Saint Cassien

Eglise Saint Hippolyte et Saint Cassien

L'Eglise du village se situe entre Arghjusta Caïtucoli et Muricciu. Elle daterait du XVIe siècle et a par la suite connu plusieurs aménagements. Son clocher accolé au mur est composé de 3 cloches. Il serait daté du XVIIIe siècle.

Chapelle Santa Lucia

Située sur le chemin de transhumance entre Pantanu et Foce se trouvent les ruines de la Chapelle Santa Lucia dont certains éléments ont été réutilisés pour l'Eglise Saint Hippolyte et Saint Cassien.

Jardin solidaire

Un pari gagnant / gagnant

Jardin solidaire

En 2017, le projet d'éco-quartier proposé par la municipalité d'Arghjusta Muricciu s'est concrétisé avec la mise à disposition de 3000 mètres carrés de jardin. L'activité de maraîchage a permis à 6 personnes de suivre une activité professionnalisante avec à la clef une revente des produits du jardin aux villageois qui chaque matin viennent s'approvisionner en légumes frais.

Sur ces photos de début juillet, période où le jardin tourne à plein régime, alors que les fraisiers touchent à leur fin, les tomates commencent à rougir, les patates ne vont pas tarder à être ramassées et les oignons sont récupérés à la demande.

Plusieurs sillons de pieds de courgettes et de concombres sont également en pleine production. Le désherbage est fait à la main ou à la serfouette, et l'eau est captée naturellement de la source qui suit son cours en contrebas.

Composteur partagé

Les villageois ont également accès pour déposer leur déchets alimentaires, au composteur partagé qui servira de terreau aux futurs semis et pour repiquer les jeunes plants.

Ce projet qui s'inscrit parfaitement dans la tradition rurale insulaire où les jardins sont omniprésents dans les villages, s'inscrit comme un pari gagnant / gagnant tourné vers la nature et l'autonomie alimentaire.

Après 4 ans d'activité, le jardin solidaire d'Arghjusta Muricciu semble avoir encore de beaux jours devant lui.

Autres Photos d'Arghjusta Muricciu et Vidéo

Montagne

Coucher de soleil

Des roches et des grottes

Vidéo

Istria